Impact de scenarios de prévention du tabagisme sur le fardeau de l’infarctus du myocarde en 2035 en France
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En collaboration avec des équipes de Santé Publique France, l’équipe BIOSTAT du BPH modélise quatre scénarios de réduction de la proportion de fumeurs de 18 à 75 ans dans la population française entre 2024 et 2035, le tabac étant l’un des principaux facteurs de risque de l’infarctus du myocarde
L’infarctus du myocarde présente un lourd fardeau pour la santé publique en France et le tabac constitue l’un des principaux facteurs de risque de cette maladie avec la particularité d’avoir un impact cardiovasculaire immédiat chez les fumeurs.
Mais ce qui est intéressant c’est que la réduction du risque cardiovasculaire est effective dès l’arrêt du tabagisme. C’est donc en cela que l’infarctus du myocarde constitue un bon modèle pour étudier l’impact de scénarios de réduction du tabagisme en France.
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Dans ce travail, des membres de l’équipe BIOSTAT du BPH ont modélisé quatre scénarios de réduction de la proportion de fumeurs de 18-75 ans dans la population française entre 2024 et 2035.
→ Le premier scénario, dit standard, reconstitue la tendance actuelle de réduction du tabagisme en France à savoir une réduction de la proportion de fumeurs de 1% par an
→ Le deuxième scénario simule un doublement de la réduction de fumeurs par rapport au précédent scénario soit 2 % par an
→ Le troisième scénario applique l’un des objectifs préliminaires du PNLT (Plan national de lutte contre le tabac) ciblant une proportion de fumeurs à 22 % en 2027, soit une réduction de 10 % par an
→ Le quatrième et dernier scénario est le scénario dit « extrême« , qui suppose l’arrêt complet du tabagisme en France en 2024, il permet d’estimer le gain maximal possible. Ce scénario permettrait de prévenir 103 000 cas d’infarctus du myocarde, 12 800 décès par infarctus du myocarde et 653 000 décès toutes causes en 2035
Figure 1 : Estimation du taux d’incidence de l’infarctus du myocarde dans la population française par âge en 2035 pour les hommes (courbes du haut) et les femmes (courbes du bas) selon les scénarios de prévention : 1% des fumeurs arrêtent de fumer par an en France (ligne continue), environ 9,9% des fumeurs arrêtent de fumer par an (ligne pointillée), et aucun fumeur à partir de 2024 (ligne pointillée).
Au-delà de l’impact sur le nombre de cas et de décès, une réduction de la prévalence du tabagisme dans la population entraînerait un recul de l’âge moyen de survenue de la maladie de 2,8 ans à 4,1 ans chez les hommes et de 1,1 ans à 2,0 ans chez les femmes.
Ces résultats confirment la pertinence d’objectifs chiffrés ambitieux en matière de réduction du tabagisme.
Kuhn, J., Olié, V., Grave, C., Le Strat, Y., Bonaldi, C., & Joly, P. (2024). Impact of Smoking Reduction Scenarios on the Burden of Myocardial Infarction in the French Population Until 2035. Clinical Epidemiology, 605-616
DOI: 10.2147/CLEP.S440815